Christmas letter 2022

Christmas letter 2022

Church in Snow

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Chers frères et sœurs en Saint Dominique,

Mes très chers frères et sœurs !

A l’heure où il m’est demandé de prendre ma plume pour vous écrire ce premier mot en tant que Président de l’ECLDF, je suis pris d’une certaine angoisse : celle de la page blanche ! La page est désespérément blanche, blanche comme la neige qui est en train de tomber sur la plaine d’Alsace, blanche comme mon Golden Retriever !

Que puis-je donc bien vous dire à l’heure où notre mandat est marqué par la défiguration d’une guerre fratricide et injuste en Europe ? Mes mots me manquent. D’un côté la joie de servir la Sainte Prédication, de l’autre côté la conscience aigüe de la détresse de tant de frères et sœurs qui souffrent de la guerre, du COVID, du stress imposé par les nouvelles technologies dans la société du travail, sans compter la crise que traverse l’Eglise. Il me suffit de regarder les chaînes d’informations en continu pour réaliser que la souffrance -réelle- que subit bon nombre de nos frères et sœurs en humanité est bien souvent terne et que la tentation du désespoir est là.

Alors que faire face à une telle ambivalence de joie et de crainte ? Qui va gagner ? La crainte ou la joie ? Que faire ?

D’abord, prier : parce que le Christ sauve réellement, et que toutes nos initiatives aussi brillantes soient-elles ne sont rien sans notre attachement intime et vivant à la figure du Christ. Nos œuvres ne sont rien sans la qualité de notre attachement au Christ. C’est cet attachement qui doit être le GPS de notre Prédication et de notre vie. Le Christ demeure notre Salut, surtout en temps de crises -géopolitique ou existentielle- : soyons arrimé à la grâce du Christ, non par peur du monde, mais pour nous préparer à agir et à irriguer de cette vie baptismale qui nous anime, le monde que nous rencontrons et que Dieu aime au point de lui envoyer son Fils unique. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie, et la vie en abondance » (Jn 10, 10) : le Christ est venu pour que nous soyons de bons vivants, de vrais vivants, non à la mode d’une triste survie, mais à la mode d’une vitalité contagieuse ! Soyons arrimé à la grâce afin de prêcher ! Nous ne sommes rien sans le Verbe de Dieu fait chair ; de même notre prédication doit prendre chair : n’est-ce pas le sens de Noël ? Si Dieu lui-même a pris chair, alors notre prédication ne devrait-elle pas être aussi incarnée ?

Alors quand tout semble assombri, voué à l’échec, au découragement, à la finitude, et que rien ne semble possible, souvenons-nous !

Souvenons-nous des larmes de notre Bienheureux Patriarche face aux malheurs du monde. Soyons les larmes de Dominique face aux malheurs du monde, que ceux-ci touchent Lampedusa ou le voisin de palier de notre immeuble.

Souvenons-nous de la compassion de notre Père Saint Dominique à l’égard des plus vulnérables. Soyons la compassion de Dominique face aux plus vulnérables, que ceux-ci soient malades dans nos entourages, ou lointains dans l’ennui et l’angoisse d’une nuit d’hôpital.

Souvenons-nous de la capacité de saint Dominique à amorcer la Sainte Prédication par une simple conversation dans une auberge de la région de Toulouse. Le Christ est né dans une étable, et nous dominicains, dans une auberge ! Soyons une bonne auberge où l’hospitalité est reine !

Souvenons-nous de la jeunesse de Dominique qui, étudiant, n’a pas craint de vendre ses manuscrits pour fonder une soupe populaire. Que nos savoirs livresques ne nous détournent pas des visages que nous rencontrons !

Souvenons-nous de la délicatesse et de la tendresse de notre Père Saint Dominique lorsqu’il prêchait. N’oublions pas de bénir les gens que nous côtoyons lorsque nous parlons de Dieu car la Vérité divine est Bonté se diffusant d’elle-même dans la délicatesse !

Souvenons-nous de la joie de Dominique qui aimait à chanter l’Ave maris stella durant toutes ses pérégrinations. Marie est l’advocata nostra ! Rien à craindre !

Souvenons-nous de l’humilité lucide de Dominique lors de sa confession au moment de mourir. Laissons-nous enseigner par l’humilité de notre Père.

Souvenons-nous aussi de toutes les filles et fils de Saint Dominique !

Souvenons-nous d’Albert le Grand et de sa capacité à contempler dans la nature et dans notre monde la trace du Créateur. Car le progrès scientifique comme le progrès spirituel, lorsqu’ils sont éthiques, sont une trace de l’ingéniosité de Dieu dans nos vies.

Souvenons-nous de Thomas d’Aquin et de son habileté à contempler le Christ et à partager les fruits de sa contemplation. Scrutons les mystères de Dieu non pas nécessairement pour les comprendre (qui peut comprendre la Trinité ?), mais pour nous laisser enseigner par eux.

Souvenons-nous de Fra Angelico et de ses œuvres d’art : la prédication par le beau attire l’homme à Dieu. Le beau est une preuve tangible de l’existence de Dieu !

Souvenons-nous de Catherine de Sienne, de son amour inconditionnel et flamboyant du Christ qui a mené son action politique pour le bien de l’Eglise. Que nos engagements séculiers prennent leurs racines dans l’amour du Christ et du prochain !

Souvenons-nous de Rose de Lima qui n’a pas craint de faire de son amour du Christ un lieu de prédication. Que notre maturation spirituelle soit un lieu de Prédication et de conversion !

Souvenons-nous de l’humble Martin de Porrès qui dans son humilité et ses origines sociales nous prêche encore que la grâce est pour tous et qu’elle n’est pas réservée à une élite. Ne laissons jamais quelqu’un sur la route en raison de ses origines !

Souvenons-nous d’un Pier Giorgio Frassati, l’homme des béatitudes ! « Heureux êtes-vous ! » : jamais une parole aussi audacieuse et contagieuse n’aura été aussi incarnée ; il n’est pas d’attitude plus subversive aujourd’hui que de résister par une espérance joyeuse !

Souvenons-nous d’un Giorgio La Pira qui a mis son amour du Christ au service du bien commun dans la Cité. N’ayons pas peur de mettre nos compétences sociales, politiques et économiques au service de la Cité !

Souvenons-nous d’un Aldo Moro qui mourut martyr de la Charité parce qu’il servait. Que les geôles de nos frères et sœurs injustement détenus dans des situations de guerre ou d’injustices sociales, ici en Europe, ou ailleurs dans le monde, deviennent des laboratoires de la Sainte Prédication et des Cénacles de la foi !

Souvenons-nous de toutes celles et de tous ceux qui nous ont précédé dans la foi dans les pas de Saint Dominique : souvenons-nous non par nostalgie, mais pour inspirer aujourd’hui encore notre prédication verbo et exemplo.

Ils nous regardent ! Pour nous encourager ! Quelques soient les lignes de fractures auxquelles nous devons faire face, la joie de servir l’emportera toujours ! Alors, n’ayons pas peur ! Nous sommes accompagnés par cette mystérieuse communion qui nous unit les uns aux autres : nous ne sommes pas seuls !

Soyons nous-mêmes et prêchons à temps et à contretemps : parce que le monde a besoin de la Parole, mettons-nous au service de la Parole faites chair ; parce que le monde a besoin d’espérance, réconfortons les personnes qui en ont besoin ; parce qu’il n’est pas de recherche de la Vérité sans délicatesse, alors aimons le monde parce qu’il est la trace du Créateur, comme l’œuvre est la signature de l’artiste.

A toutes et à tous, et au nom du Conseil, je souhaite une excellente fête de Noël en famille, avec vos amis, avec vos proches ! Je souhaite également un joyeux Noël à celles et ceux, notamment parmi nos aînés, qui vivront Noël dans la solitude ou dans la maladie : nous aimerions tellement vivre Noël avec eux et leur apporter un peu de réconfort ! Soyons en communion, ce Wifi haut-débit de la grâce qui nous connecte tous au Modem de l’Esprit-Saint et qui ne tombe jamais en panne !

Au fur et à mesure que j’écris ces quelques lignes bien maladroites, la peur de la page blanche s’estompe, la neige a cessé de tomber et mon Golden Retriever réclame sa nourriture avec insistance et mes enfants se livrent à une joyeuse bataille de neige !

En vérité, la peur de la page blanche s’estompe car j’ai conscience que désormais, c’est ensemble, avec la grâce de Dieu, que nous l’écrirons ! A vos plumes !

Je vous embrasse avec toute mon affection fraternelle !

Cor unum et anima una !

En Saint Dominique et Sainte Catherine de Sienne

Votre frère,


Sébastien Milazzo


EN

Dear brothers and sisters in St. Dominic

My dearest brothers and sisters!

As I am asked to take up my pen to write you this first word as President of the ECLDF, I am gripped by a certain anxiety: that of the blank page! The page is desperately blank, blank as the snow that is falling on the Alsace plain, blank as my Golden Retriever!

What can I say to you at a time when our mandate is marked by the disfigurement of a fratricidal and unjust war in Europe? My words fail me. On the one hand the joy of serving the Holy Preaching, on the other hand the acute awareness of the distress of so many brothers and sisters who are suffering from war, from the COVID, from the stress imposed by the new technologies in the working society, not to mention the crisis that the Church is going through. I only have to watch the 24-hour news channels to realise that the -real- suffering of many of our brothers and sisters in humanity is often dull and that the temptation to despair is there.

So what to do in the face of such ambivalence of joy and fear? Who will win? Fear or joy? What to do?

First, pray: because Christ really does save, and all our initiatives, however brilliant, are nothing without our intimate and living attachment to the figure of Christ. Our works are nothing without the quality of our attachment to Christ. It is this attachment that must be the GPS of our preaching and of our life. Christ remains our salvation, especially in times of crisis – geopolitical or existential: let us be attached to the grace of Christ, not out of fear of the world, but in order to prepare ourselves to act and to irrigate with this baptismal life that animates us, the world that we encounter and that God loves to the point of sending his only Son. “I have come that they may have life, and life in abundance” (Jn 10:10): Christ has come so that we may be good and truly alive, not in the fashion of a sad survival, but in the fashion of an infectious vitality! Let us be anchored to grace in order to preach! We are nothing without the Word of God made flesh; so our preaching must take flesh: is this not the meaning of Christmas? If God himself took on flesh, then shouldn’t our preaching also be incarnate?

So when everything seems dark, doomed to failure, discouragement, finitude, and nothing seems possible, let us remember!

Let us remember the tears of our Blessed Patriarch in the face of the woes of the world. Let us be Dominic’s tears in the face of the world’s woes, whether they affect Lampedusa or the next door neighbour in our building.

Let us remember the compassion of our Father Saint Dominic for the most vulnerable. Let us be Dominic’s compassion for the most vulnerable, whether they are sick in our midst, or far away in the boredom and anguish of a hospital night.

Let us remember St. Dominic’s ability to begin the Holy Preaching with a simple conversation in an inn in the Toulouse area. Christ was born in a stable, and we Dominicans in an inn! Let us be a good inn where hospitality is king!

Let us remember Dominic’s youth when, as a student, he was not afraid to sell his manuscripts to found a soup kitchen. Let our bookish knowledge not distract us from the faces we meet!

Let us remember the delicacy and tenderness of our Father Saint Dominic when he preached. Let us not forget to bless the people we meet when we speak of God, for the divine Truth is Goodness spreading itself in delicacy!

Let us remember the joy of Dominic who loved to sing the Ave maris stella during all his peregrinations. Mary is the advocata nostra! Nothing to fear!

Let us remember Dominic’s lucid humility in his confession at the moment of death. Let us allow ourselves to be taught by the humility of our Father.

Let us also remember all the daughters and sons of Saint Dominic!

Let us remember Albert the Great and his ability to contemplate in nature and in our world the trace of the Creator. For both scientific and spiritual progress, when it is ethical, is a trace of God’s ingenuity in our lives.

Let us remember Thomas Aquinas and his ability to contemplate Christ and to share the fruits of his contemplation. Let us scrutinise the mysteries of God not necessarily to understand them (who can understand the Trinity?), but to be taught by them.

Let us remember Fra Angelico and his works of art: preaching through beauty draws man to God. Beauty is a tangible proof of the existence of God!

Let us remember Catherine of Siena, her unconditional and flamboyant love of Christ that led her political action for the good of the Church. May our secular commitments be rooted in the love of Christ and neighbour!

Let us remember Rose of Lima who was not afraid to make her love of Christ a place of preaching. May our spiritual maturation be a place of preaching and conversion!

Let us remember the humble Martin de Porres who, in his humility and social origins, still preaches to us that grace is for all and is not reserved for an elite. Let us never leave anyone on the road because of his or her origins!

Let us remember Pier Giorgio Frassati, the man of the beatitudes! “Happy are you! There is no more subversive attitude today than to resist with joyful hope!

Let us remember Giorgio La Pira, who put his love of Christ at the service of the common good in the city. Let us not be afraid to put our social, political and economic skills at the service of the City!

Let us remember Aldo Moro who died a martyr of Charity because he served. May the jails of our brothers and sisters unjustly detained in situations of war or social injustice, here in Europe or elsewhere in the world, become laboratories of the Holy Preaching and Cenacles of Faith!

Let us remember all those who have preceded us in faith in the footsteps of St. Dominic: let us remember not for nostalgia, but to inspire our preaching verbo et exemplo even today.

They are watching us! To encourage us! Whatever the fault lines we face, the joy of serving will always prevail! So let us not be afraid! We are accompanied by this mysterious communion that unites us to one another: we are not alone!

Let us be ourselves and preach in season and out of season: because the world needs the Word, let us put ourselves at the service of the Word made flesh; because the world needs hope, let us comfort those who need it; because there is no search for Truth without delicacy, then let us love the world because it is the trace of the Creator, just as the work is the signature of the artist.

To all of you, and on behalf of the Council, I wish you an excellent Christmas with your family, your friends and your loved ones! I also wish a merry Christmas to those, especially among our elderly, who will experience Christmas in solitude or in illness: we would so much like to experience Christmas with them and bring them a little comfort! Let us be in communion, that high-speed Wi-Fi of grace that connects us all to the Modem of the Holy Spirit and never fails!

As I write these few clumsy lines, the fear of the blank page is fading, the snow has stopped falling and my Golden Retriever is clamouring for his food and my children are having a happy snow fight!

In truth, the fear of the blank page is fading because I am aware that from now on, it is together, with the grace of God, that we will write it! To your pens!

I embrace you with all my fraternal affection!

Cor unum et anima una!

In Saint Dominic and Saint Catherine of Siena

Your brother,

Sebastian Milazzo


ES

Queridos hermanos y hermanas en Santo Domingo

Mis queridos hermanos y hermanas

Al pedirme que tome la pluma para escribirles estas primeras palabras como Presidente del ECLDF, me invade una cierta ansiedad: ¡la de la página en blanco! La página está desesperadamente en blanco, en blanco como la nieve que cae en la llanura de Alsacia, ¡en blanco como mi Golden Retriever!

¿Qué puedo decirles en un momento en que nuestro mandato está marcado por la desfiguración de una guerra fratricida e injusta en Europa? Me fallan las palabras. Por una parte la alegría de servir a la Santa Predicación, por otra la aguda conciencia del desamparo de tantos hermanos y hermanas que sufren por la guerra, por el COVID, por el estrés que imponen las nuevas tecnologías en la sociedad del trabajo, por no hablar de la crisis que atraviesa la Iglesia. Sólo tengo que ver los canales de noticias 24 horas para darme cuenta de que el sufrimiento -real- de muchos de nuestros hermanos y hermanas en la humanidad es a menudo insulso y de que la tentación de la desesperación está ahí.

Entonces, ¿qué hacer ante tal ambivalencia de alegría y miedo? ¿Quién ganará? ¿Miedo o alegría? ¿Qué hacer?

Primero, rezar: porque Cristo salva realmente, y todas nuestras iniciativas, por brillantes que sean, no son nada sin nuestra adhesión íntima y viva a la figura de Cristo. Nuestras obras no son nada sin la calidad de nuestro apego a Cristo. Este apego debe ser el GPS de nuestra predicación y de nuestra vida. Cristo sigue siendo nuestra salvación, especialmente en tiempos de crisis -geopolítica o existencial-: apeguémonos a la gracia de Cristo, no por miedo al mundo, sino para disponernos a actuar e irrigar con esta vida bautismal que nos anima, el mundo que encontramos y que Dios ama hasta el punto de enviar a su Hijo único. “Yo he venido para que tengan vida, y vida en abundancia” (Jn 10,10): ¡Cristo ha venido para que seamos buenos y estemos verdaderamente vivos, no a la manera de una triste supervivencia, sino a la manera de una vitalidad contagiosa! ¡Anclémonos en la gracia para predicar! No somos nada sin la Palabra de Dios hecha carne; por tanto, nuestra predicación debe hacerse carne: ¿no es éste el sentido de la Navidad? Si Dios mismo se hizo carne, ¿no debería encarnarse también nuestra predicación?

Por eso, cuando todo parezca oscuro, abocado al fracaso, al desánimo, a la finitud, y nada parezca posible, ¡recordemos!

Recordemos las lágrimas de nuestro Santísimo Patriarca ante los males del mundo. Seamos las lágrimas de Domingo ante los males del mundo, ya afecten a Lampedusa o al vecino de al lado en nuestro edificio.

Recordemos la compasión de nuestro Padre Santo Domingo por los más vulnerables. Seamos la compasión de Domingo por los más vulnerables, tanto si están enfermos entre nosotros, como si están lejos, en el aburrimiento y la angustia de una noche de hospital.

Recordemos la habilidad de Santo Domingo para comenzar la Santa Predicación con una simple conversación en una posada de la zona de Toulouse. Cristo nació en un establo, ¡y nosotros los dominicos en una posada! Seamos una buena posada donde la hospitalidad sea la reina.

Recordemos la juventud de Domingo cuando, siendo estudiante, no tuvo miedo de vender sus manuscritos para fundar un comedor social. ¡Que nuestros conocimientos librescos no nos distraigan de los rostros que nos encontramos!

Recordemos la delicadeza y ternura de nuestro Padre Santo Domingo cuando predicaba. No olvidemos bendecir a las personas que encontremos cuando hablemos de Dios, pues la verdad divina es la bondad extendiéndose con delicadeza.

Recordemos la alegría de Domingo, a quien le encantaba cantar el Ave maris stella durante todas sus peregrinaciones. ¡María es la advocata nostra! No hay nada que temer.

Recordemos la lúcida humildad de Domingo en su confesión en el momento de la muerte. Dejémonos enseñar por la humildad de nuestro Padre.

Recordemos también a todas las hijas e hijos de Santo Domingo.

Recordemos a Alberto Magno y su capacidad para contemplar en la naturaleza y en nuestro mundo la huella del Creador. Pues tanto el progreso científico como el espiritual, cuando son éticos, son una huella del ingenio de Dios en nuestras vidas.

Recordemos a Tomás de Aquino y su capacidad de contemplar a Cristo y de compartir los frutos de su contemplación. Escudriñemos los misterios de Dios no necesariamente para comprenderlos (¿quién puede comprender la Trinidad?), sino para que nos enseñen.

Recordemos a Fra Angelico y sus obras de arte: la predicación a través de la belleza atrae al hombre hacia Dios. La belleza es una prueba tangible de la existencia de Dios.

Recordemos a Catalina de Siena, su amor incondicional y flamígero a Cristo que la llevó a la acción política por el bien de la Iglesia. Que nuestros compromisos seculares estén arraigados en el amor a Cristo y al prójimo.

Recordemos a Rosa de Lima, que no tuvo miedo de hacer de su amor a Cristo un lugar de predicación. ¡Que nuestra maduración espiritual sea un lugar de predicación y conversión!

Recordemos al humilde Martín de Porres que, en su humildad y origen social, nos sigue predicando que la gracia es para todos y no está reservada a una élite. ¡No dejemos nunca a nadie en la carretera por su origen!

Recordemos a Pier Giorgio Frassati, el hombre de las bienaventuranzas. “¡Feliz eres! No hay actitud más subversiva hoy en día que resistir con alegre esperanza.

Recordemos a Giorgio La Pira, que puso su amor a Cristo al servicio del bien común en la ciudad. ¡No tengamos miedo de poner nuestras competencias sociales, políticas y económicas al servicio de la Ciudad!

Recordemos a Aldo Moro que murió mártir de la Caridad porque sirvió. ¡Que las cárceles de nuestros hermanos y hermanas injustamente detenidos en situaciones de guerra o de injusticia social, aquí en Europa o en cualquier otra parte del mundo, se conviertan en laboratorios de la Santa Predicación y en Cenáculos de la Fe!

Recordemos a todos aquellos que nos han precedido en la fe siguiendo los pasos de Santo Domingo: recordemos no por nostalgia, sino para inspirar nuestra predicación verbo et exemplo incluso hoy.

¡Nos están vigilando! ¡Para animarnos! Sean cuales sean las fallas que tengamos que afrontar, ¡la alegría de servir siempre prevalecerá! Así que no tengamos miedo. Nos acompaña esta misteriosa comunión que nos une a los demás: ¡no estamos solos!

Seamos nosotros mismos y prediquemos a tiempo y a destiempo: porque el mundo necesita la Palabra, pongámonos al servicio del Verbo hecho carne; porque el mundo necesita esperanza, consolemos a quienes la necesitan; porque no hay búsqueda de la Verdad sin delicadeza, entonces amemos el mundo porque es la huella del Creador, como la obra es la firma del artista.

A todos ustedes, y en nombre del Consejo, les deseo una excelente Navidad con su familia, sus amigos y sus seres queridos. También deseo una feliz Navidad a aquellos, especialmente entre nuestros mayores, que vivirán la Navidad en soledad o enfermos: ¡nos gustaría tanto vivir la Navidad con ellos y llevarles un poco de consuelo! Estemos en comunión, ese Wi-Fi de alta velocidad de la gracia que nos conecta a todos con el Modem del Espíritu Santo y que nunca falla.

Mientras escribo estas pocas y torpes líneas, el miedo a la página en blanco se desvanece, la nieve ha dejado de caer y mi Golden Retriever clama por su comida y mis hijos ¡tienen una alegre pelea de nieve!

En realidad, el miedo a la página en blanco se está desvaneciendo porque soy consciente de que, a partir de ahora, ¡es juntos, con la gracia de Dios, como la escribiremos! ¡A sus bolígrafos!

¡Te abrazo con todo mi afecto fraternal!

¡Cor unum et anima una!

En Santo Domingo y Santa Catalina de Siena

Tu hermano,

Sébastien Milazzo


Photo creditCC

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